Amor.es perros - dogs of puerto angel - c'est l'histoire de Claudia, une immigrante sud-africaine installée au Mexique depuis 2 ans. Sorte de Diane Fossey locale, qui a décidé de s'établir à Puerto Angel (État de Oaxaca) pour y montrer des services vétérinaires de fortune afin que la population puisse soigner ses animaux de compagnies et ainsi bénéficier également d'une forme de contrôle assaini de la démographie chaotique de chiens et chats de la région. La problématique est d'ordre social et sanitaire puisqu'ils sont également vecteurs de maladies. Mais il y a aussi une dimension affective touchante perceptible sur les photos proposées plus loin ...

Érase una vez un pueblecito mágico … pardon !

Je sors à peine de mon immersion linguistique que j’en oublie mon français tant l’expérience fût enrichissante.

Je vais vous parler de ce petit village situé sur la côte pacifique Mexicaine, dans l’État de Oaxaca. Un peu plus au sud de Mazunte, en ce samedi torride comme à l’accoutumée, j’ai décidé de m’investir dans une expérience sociale à l’opposé du classique cocktail-plage-resto.

Le village se nomme Puerto Angel, et c’est par un groupe Facebook de Mazunte que j’ai été sollicité par Claudia. Elle cherchait un photographe bénévole pour témoigner de la journée vétérinaire de stérilisation offerte aux habitants de Puerto Angel. Claudia est une amoureuse des animaux, au moins autant que les mexicains sont en harmonie avec leurs familles de chiens et chats.

La situation est assez révélatrice car au Mexique beaucoup d’animaux de compagnies sont laissés à l’abandon et à l’errance dans les rues. En effet les animaux de compagnies ne sont ni stérilisés, ni contrôlés comme dans d’autres pays occidentaux et ils se reproduisent de manière chaotique et frénétique. Ils sont aimés et font partie intégrante de la vie villageoise. Mais alors survient une autre situation, d’ordre plus social, qui touche tout le monde puisque ces compagnons en apparence charmants et tout aussi cool que les mexicains, sont aussi le véhicules de maladies infectieuses diverses.

Leur expansion démographique devient donc un double enjeu et Claudia a su percevoir l’enjeu communautaire. Elle s’attèle donc depuis plus de 2 ans maintenant à monter des hôpitaux vétérinaires de fortune pour aider les habitants locaux à pouvoir venir soigner et faire stériliser leur animaux de compagnie. Autant dire que dans un pays comme le Mexique, dans un des états les plus pauvre, c’est comme aller vouloir construire un hôpital de luxe au beau milieu du désert de Gobi.

Le besoin existe pourtant et j’en ai été le témoin ! Les gens se déplacent parce qu’il y a eu un travail d’éducation fait petit à petit. Mais aussi parce que Claudia s’est investie personnellement et financièrement pour mettre en place cette entreprise d’intérêt collectif. Il y a là un véritable enjeu de fond, une problématique d’ordre humanitaire auquel l’association souhaite répondre. Le défi est de taille parce que les gens n’ont pas les 300 pesos nécessaires pour payer l’opération de stérilisation. Et c’est là un intérêt financier non négligeable pour les spécialiste vétérinaires spécialement venus de Oaxaca, car bien évidemment, à Puerto Angel, petit village de pêcheurs, il n’y pas ce genre de services sociaux.

Paradoxalement, les environs regorgent de bars, d’hôtels et de antivax ayant fui l’oppression sanitaire imposée dans beaucoup de pays de l’hémisphère nord. Et dans ce contexte balnéaire et festif, en opposition directe avec la logique commerciale, Claudia décide de mettre en place un service vétérinaire local ! Je lève mon chapeau !

On est loin de l’ambiance de Tulum sous le préau du terrain de basket où s’agglutinent les pigeons qui s’en donnent à cœur joie pour y déposer leur fientes blanchâtres. Mais l’organisation collective fait ses preuves et lorsque je me suis trouvé à photographier cette journée d’Action collective, j’ai été frappé par plusieurs constats.

Premièrement, l’amour qu’ont les gens pour leurs bêtes et à quel point le lien affectif est important !

Deuxièmement, la volonté sociale dans tout ce fouilli organique est existante au fond des gens, peut plus que dans nos pays évolués !

Troisièmement, l’argent est toujours le nerf de la guerre dans ce genre d ‘implications. On parle bien là de services rendus par des spécialistes. Et le savoir-faire à un coût ! Claudia s’efforce donc de mettre en place un service de donation pour y remédier …

Enfin, c’est de réaliser avec étonnement que c’est par la force de volonté et une sorte de vision de société qu’une personne peut changer les choses sans forcément penser à un pur intérêt commercial basé sur l’argent facile.

Mais il y a des enjeux et des contraintes bien sûr. Claudia  a bel et bien une vision de la société au travers de son projet. Et cet amour des bêtes va en paire avec un amour des gens et de l’action de terrain.  il y a une sorte d’éducation globale à faire pour propager la bonne parole et ainsi pousser les gens à acquérir le réflexe de soigner les animaux de compagnies, pour l’intérêt collectif ! Tiens tiens … cela ne nous rappelle-t-il pas une situation similaire actuelle !?

Quelle ironie que de rencontrer autant de touristes ou d’expatriés insouciants, plus ou moins vaccinés et portés dans les valeurs du vivre ensemble au travers de moultes rituels de prises de conscience alors que dans ce petit village de pêcheurs, l’on prend soin des ces canailles de toutous qui ne demandent qu’à avoir une base d’affection !

Contre toute attente, c’est par un élan du cœur passionné et cette initiative originale que j’ai été intrigué puis finalement charmé ! Ah oui je l’avoue, je fais partie de ces touristes bien entendu … mais me voilà mis au pied du mur face à cette prise de conscience et cette action locale hors du commun.

Pour y penser, je vais de ce pas faire un saut à la plage pour m’y promener avec une autre faune de protagonistes, un peu plus hippies cette fois, mais souvent tout aussi dénudés que nos amis à quatre pattes.

DOGS OF PUERTO ANGEL

Pour aider la fondation Dogs Of Puerto Angel dans sa mission sociale !

Faire un don